Transformation des vies :

L’histoire de Mouima

Mouima, âgée de 50 ans est au service de maternité à l'Hôpital de Kissidougou en Guinée pour une visite de contrôle après avoir subi une chirurgie réparatrice de fistules. Etant très jeune, Mouima donna naissance à un enfant vivant avant de vivre une situation de travail dystocique prolongé lors de l'accouchement qui suivit. La conséquence fut un mort-né et une fistule obstétricale qui provoqua chez elle une incontinence qui dura pendant les 28 années suivantes. Quand son mari découvrit qu'elle laissait échapper constamment les urines, il la rejeta. Retournant chez ses parents au village, emmitouflée dans des vêtements épais tels des couches, Mouima ne compta que sur sa mère et plus tard sur son fils pour une assistance.

Exténuée par la fuite permanente d'urine, Mouima choisit de manger et de boire aussi peu que possible. Comme elle souffrait de déshydratation et de malnutrition constantes, elle tombait souvent malade. Etant l'une des rares patientes de fistules à survivre pendant des décennies sans traitement, la force et la raison de vivre de Mouima résidaient en son fils.

Quand Mouima apprit le lancement par EngenderHealth du programme de réparation de fistules a l'hôpital de Kissidougou, son fils paya avec empressement ses frais de traitement. Avec éclat de rire et de joie, elle décrit de façon très frappante comment elle a été accueillie à son retour au village «comme une reine:» Son fils chantait et dansait, décrivant des cercles autour d'elle, appelant chacun pour venir et voir que sa mère est guérie. Elle dit avec fierté qu'elle peut se retrouver encore en train de danser pendant les rassemblements au village, se détendre dans les habitations du voisinage et même voyager pour rendre visite à des membres de sa famille vivant dans d'autres villages.

A l'occasion de l'une de ses visites régulières à l'Hôpital de Kissidougou pour rendre visite aux malades de fistules, Mouima déclara que quatre autres femmes de son village qui souffraient de fistules ont aussi été traitées depuis. Beaucoup de personnes au village pensaient qu'il n'existait pas de remède pour guérir la fistule, expliqua-t-elle mais son cas de réussite a démontré le contraire.