L’année 2016 a amené le Projet Fistula Care Plus (FC +) à la fin de sa troisième année et il ne reste plus que deux ans. Par conséquent, il est grand temps d’évaluer les progrès et avancer pour obtenir les meilleurs résultats possibles. Cette année, l’USAID a soutenu les services de traitement et de prévention de la fistule par le biais du projet FC+ dans six pays : le Bangladesh, la République démocratique du Congo (RDC), le Niger, le Nigeria, le Togo et l’Ouganda. L’USAID soutient également les activités de la fistule en RDC, en Éthiopie, en Guinée, au Mali, au Pakistan et en Tanzanie grâce à un financement bilatéral. En 2016, EngenderHealth a également appuyé formellement les activités de prévention et de soins de la fistule en Guinée dans le cadre du projet de prestation de services de santé (HSD) mis en œuvre par Jhpiego et financé par l’USAID.
Renforcement des capacités des prestataires et amélioration des structures sanitaires dans la fourniture des services de réparation de la fistule
Le renforcement des capacités des prestataires et des structures sanitaires pour le traitement de la fistule génitale fait partie de l’un des principaux axes prioritaires d’intervention de FC+. En 2016, la réparation chirurgicale de la fistule a été effectuée dans 37 sites soutenus par le projet. Au total, FC+ est fier d’avoir soutenu 3 514 réparations chirurgicales et 323 réparations non chirurgicales au cours de la troisième année du projet. Au cœur de cet effort incroyable, FC + ne cesse de se consacrer au renforcement des capacités des prestataires de soins de santé. En 2016, 16 chirurgiens ont été formés à la réparation de la fistule et 1 414 membres supplémentaires du personnel du système sanitaire ont été formés sur la réparation non chirurgicale et la prévention de la fistule.
Les activités de prévention de la fistule comprennent l’engagement et l’éducation de la communauté, l’accès à la planification familiale, l’amélioration des services de maternité, y compris le renforcement des capacités en matière de soins obstétriques et néonataux d’urgence (EmONC). Elles consistent également à encourager les femmes à accoucher avec l’aide d’accoucheuses compétentes pouvant agir rapidement dans le cas d’une dystocie ou d’un travail prolongé. Au total, 789 sites ont été soutenus en 2016 pour des activités de prévention.
Plaidoyer pour l’éradication de la fistule
Le 23 mai, FC+ a commémoré la Journée internationale annuelle pour l’éradication de la fistule obstétricale (IDEOF) à travers tous les programmes de pays. Au niveau international, FC+ sensibilisé sur l’appel de l’IDEOF et du FNUAP pour « une génération sans fistule » aussi bien à l’Assemblée mondiale de la Santé à Genève qu’à la Conférence Women Deliver à Copenhague. Les deux présentations ont été menées en collaboration avec G4 Alliance for Global Surgery, dont EngenderHealth est membre du conseil d’administration.
FC+ est également fier de soutenir et de participer aux réunions nationales du groupe de travail sur la fistule au Bangladesh, en RDC, en Ouganda et en Afrique de l’Ouest / au Niger. Ces réunions sont des plateformes essentielles pour les discussions sur les politiques et les collaborations clés pour renforcer l’environnement propice à la programmation de la fistule. La conférence de l’ISOFS tenue en octobre 2016 à Abuja a présenté un exemple de collaboration réussie, car le document de référence appuyé par FC+ sur le sondage pour la prévention et/ou le traitement conservateur de la fistule a été officiellement lancé par l’honorable Ministre de la Santé et EngenderHealth. Au Bangladesh, les relations de travail continues et solides entre le Ministère de la Santé (MS) et FC+ ont conduit à la fourniture des guides techniques concernant l’Enquête sur la mortalité et la morbidité maternelles au Bangladesh menée par le MS, ce qui permettra aux partenaires travaillant dans les soins de santé maternelle de disposer de données mises à jour et fiables pour la planification et l’évaluation des interventions.
Les partenariats au sein et à travers les pays ont progressé en 2016 et de nouvelles collaborations ont vu le jour. Plus particulièrement, FC+ a engagé des physiothérapeutes pour les exercices pelviens au sol pour qu’ils reçoivent des formations à l’hôpital de Panzi à Bukavu, en RDC, et a collaboré avec le Royal College of Obstetricians and Gynecologists (RCOG) pour l’élaboration d’un manuel de formation pour l’évaluation et la prise en charge de la fistule, le prolapsus d’organe pelvien (POP), l’incontinence et les troubles connexes du plancher pelvien.
Amélioration de la compréhension et la promotion de la communauté en matière de comportements liés à la recherche de soins positifs
Au total, FC+ a formé 679 volontaires communautaires dans l’utilisation des outils et approches pour sensibiliser à la prévention et à la réparation de la fistule au cours de l’année. Il s’agissait d’activités de formation et de sensibilisation impliquant les leaders traditionnels et religieux en Ouganda et au Nigéria, les comités villageois au Niger et les champions de la fistule au Bangladesh. À la fin de 2016, FC+ avait soutenu plus de 10000 activités de sensibilisation de la communauté à travers l’entremise du personnel du programme et des partenaires qui ont atteint plus de 6,5 millions de participants dans tous les programmes de pays.
Renforcement des données probantes
FC+ a poursuivi son leadership dans la collecte et le rapport des données en utilisant le DHIS2, en renforçant la plate-forme à EngenderHealth et en fournissant une assistance technique aux organisations partenaires. Le projet a également lancé une Communauté de Pratique de la fistule en 2016 et a accueilli son premier webinaire axé sur la question délicate émergente de la fistule iatrogène. Comme dans les années précédentes, FC+ a connu une forte présence lors des conférences internationales, notamment la Conférence internationale de FIGO, la Conférence de GMNH, Women Deliver et ISOFS.
Au niveau du programme de pays, le projet continue de souligner l’utilisation des données systématiques pour la prise de décision programmatique dans l’ensemble du projet. La recherche continue en Ouganda avec la mise en œuvre de l’étude TERREWODE sur la réinsertion psychosociale des femmes dont la fistule est jugée incurable. Au Nigéria, FC+ a collaboré avec le Ministère fédéral de la santé pour élaborer et piloter de nouveaux outils HMIS qui incluent des indicateurs standard pour le traitement de la fistule. L’intégration des indicateurs de la fistule dans les systèmes nationaux de surveillance de la santé est une étape essentielle pour tout pays qui cherche à réduire ou à éradiquer définitivement la fistule.
Lutte contre les obstacles liés à la prise en charge des femmes atteintes de fistule
Cette année connait l’achèvement d’une étude d’évaluation des communications au Nigéria, mettant en évidence des méthodes clés de communication des informations sur la fistule et la MNCH ainsi que sur des sujets spécifiques nécessitant une messagerie supplémentaire. L’analyse de cette étude a contribué à une nouvelle stratégie de communication que l’équipe du Nigeria avancera en 2017. En outre, les équipes-pays du Nigeria et de l’Ouganda ont entrepris une recherche formative pour enquêter sur les obstacles rencontrés par les femmes cherchent à traiter leur fistule. Les résultats de cette recherche ont été publiés dans deux rapports et dossiers et ont influencé la conception d’un package d’intervention et d’un plan de recherche d’évaluation dans les deux pays.
À la fin de 2016, nous voulons reconnaître le dévouement du personnel et des partenaires de FC+ à travers le monde, y compris les milliers de prestataires de soins de santé travaillant sans relâche pour traiter les clientes souffrant de fistule et prévenir de nouveaux cas. Sans votre travail acharné, ce succès incroyable n’aurait pas été possible.