Depuis 2012, Fistula Care Plus (FC +) et l’ancien Projet Fistula Care ont travaillé avec le Ministère fédéral de la santé du Nigeria (FMOH) pour élaborer une politique nationale et des ligne directrices sur l’utilisation du sondage urétral ou le placement d’un tube dans le corps pour drainer l’urine de la vessie, afin de prévenir et traiter de manière conservatrice la fistule sans intervention chirurgicale. En mars 2016, ces efforts ont abouti à l’approbation du FMOH par rapport aux lignes directrices sur le sondage urétral pour la prévention et la prise en charge de la fistule obstétricale, élaborées à travers des réunions et des discussions convoquées par FC+.
Le document contenant les lignes directrices a été officiellement lancé lors de l’ouverture de la conférence « International Society of Obstetric Fistula Surgeons (ISOFS) » (la conférence internationale des chirurgies de la fistule obstétricale) à Abuja au Nigeria, en octobre 2016, par l’honorable Ministre de la Santé et Ulla Müller, Présidente Directrice-générale d’EngenderHealth.
L’éradication de la fistule obstétricale au Nigeria présente un énorme défi, en partie en raison des ressources financières requises, mais aussi en raison du manque de personnel dûment formé, de l’insuffisance d’équipements et de la répartition inégale du personnel de santé compétent du Nigéria. L’accélération récente de la réparation de la fistule à travers des campagnes de réparation « effort collectif » avec des chirurgiens visiteurs ainsi que des services de proximité par le ministère fédéral de la Santé, des partenaires de développement et des acteurs non gouvernementaux ont mené à près de 6 000 réparations par an au Nigeria. Même avec cette augmentation, il faudra de nombreuses années et d’énormes investissements pour éliminer l’arriéré actuel de femmes souffrant de cette affection dévastatrice. En plus de la nécessité d’investir dans le renforcement des capacités chirurgicales et la main-d’œuvre dans le domaine de la santé, ce défi souligne également l’importance de prévenir la propagation de la fistule en premier lieu.
L’accélération récente de la réparation de la fistule grâce aux campagnes de réparation avec des « efforts combinés » réunissant des chirurgiens en visite ainsi que des services de proximité par le ministère fédéral de la Santé, les partenaires au développement et les acteurs non gouvernementaux, a mené à près de 6 000 réparations par an au Nigeria. Même avec cette augmentation, il faudra de nombreuses années et d’énormes investissements pour réduire le nombre de cas actuel de femmes souffrant de cette affection dévastatrice. En plus de la nécessité d’investir dans le renforcement des capacités chirurgicales et la main-d’œuvre dans le domaine de la santé, ce défi souligne également l’importance de prévenir la propagation de la fistule en premier lieu.
La recherche au cours des deux dernières décennies a démontré que certains cas de fistule obstétricale se présentant peu de temps après la blessure peuvent être guéris sans pour autant faire une intervention chirurgicale et si la vessie est vidée en continu avec une sonde urétérale. L’on estime que la prise en charge précoce avec une sonde pourrait conduire à la fermeture de la fistule dans 25% des cas appropriés. Le traitement de la fistule de manière conservatrice ou la prévention de sa survenance par sondage chez les femmes ayant une dystocie prolongée offre une alternative prometteuse à la réparation chirurgicale en épargnant aux femmes des traumatismes chirurgicaux supplémentaires et en permettant une utilisation efficace des ressources limitées.
En mars 2013, le Projet Fistula Care soutenu par l’USAID (prédécesseur de Fistula Care Plus actuelle) a organisé une réunion consultative à Abuja (Nigéria) pour examiner les lignes directrices et les pratiques actuelles, discuter des lacunes en matière de connaissances et élaborer des recommandations pour des approches normalisées de sondage pour la prévention et le traitement conservateur de la fistule. La réunion a rassemblé un groupe d’experts chirurgiens nigérians et internationaux de fistule, des représentants d’associations professionnelles de soins infirmiers et de sage-femme, ainsi que des responsables du ministère fédéral de la Santé du Nigéria aux côtés du personnel de Fistula Care au niveau mondial. En guise de préparation, Fistula Care a effectué une revue pré-réunion de la littérature pertinente. Les discussions de la réunion ont porté sur l’examen préalable de la littérature, ainsi sur les résultats d’un sondage informel sur les pratiques actuelles de sondage chez les prestataires de services de fistule aussi bien au niveau des sites soutenus par Fistula Care que ceux non soutenus au Nigeria. Les participants ont formulé des recommandations pour la formation des prestataires et ont également fait des recherches visant à combler les lacunes en matière d’information. Ils ont également développé des algorithmes de consensus pour des approches simplifiées et normalisées de traitement conservateur de la fistule par le sondage pendant et immédiatement à la suite d’un travail prolongé ou d’une dystocie pour prévenir la fistule. Le compte-rendu de la réunion a été présenté dans un rapport diffusé au Nigeria et en ligne. Cette réunion ainsi que les recommandations suivantes constituaient une première étape pour aider le Ministère nigérian de la Santé à élaborer des lignes directrices nationales finalisées pour le sondage urinaire pour la prévention et le traitement de la fistule et ont influencé la ligne directrice présentée dans le présent document.
Le lancement des lignes directrices sur le sondage au Nigeria est un exemple patent de collaboration étroite entre Fistula Care Plus, les communautés internationales de santé maternelle et chirurgicale et le FMOH du Nigéria pour transformer les approches fondées sur des données probantes en recommandations et directives stratégiques. Le document imprimé sur les lignes directrices a été présenté officiellement à la communauté internationale qui a collaboré à cet effort lors de la conférence d’ISOFS de 2016 à Abuja, au Nigeria. Cette conférence a également été une plate-forme importante pour une large diffusion de la recherche et des meilleures pratiques effectuées par le personnel et les partenaires de FC +. Au total, 34 résumés soutenus par le projet (25 verbaux, 8 affiches, 1 verbal et affiche) ont été acceptés à la conférence.