Cette publication est apparue sur le Maternal Health Task Force blog (blog Groupe de travail sur la santé maternelle) faite par: Kayla McGowan, Coordonnatrice de projet, Women and Health Initiative, Harvard T.H. Chan School of Public Health
La semaine dernière, des experts en santé maternelle se sont réunis au Centre Wilson pour le lancement récent de The Lancet Maternal Health Series, pour discuter de ses implications et explorer comment traduire les résultats en améliorations pour la santé maternelle globale et du nouveau-né. Le dialogue: Qu’est-ce qui suit? Mettre The Lancet Maternal Health Series en Action, faisait partie du Advancing Policy Dialogue on Maternal Health Series (Dialogue sur les politiques de Progrès du Groupe de Travail sur la santé maternelle) en partenariat avec le FNUAP et le Centre Wilson. Parmi les panélistes, il y avait les auteurs de la série ainsi que les responsables de la politique de santé maternelle, du plaidoyer et de la pratique.
Lynn Freedman, modérateur de l’événement et Directrice du programme Averting Maternal Death and Disability (AMDD) et Professeur de « Clinical Population and Family Health » (Santé clinique de la population et de la famille) à « Columbia University’s Mailman School of Public Health » l’École de santé publique Mailman de l’Université de Columbia), a ouvert la discussion en déclarant que la série propose une vision de la santé maternelle pour la prochaine génération: Chaque femme, chaque nouveau-né, partout dans le monde, a droit à des soins de qualité. Pour atteindre cet impératif, les conférenciers ont soulevé les cinq actions suivantes:
Résoudre le problème de la diversité et de la divergence en matière de santé maternelle.
Bien que la mortalité puerpérale au niveau mondial ait diminué au cours du dernier quart de siècle, les décès maternels dus à un large éventail de causes indirectes – allant de l’asthme à l’obésité – ont augmenté, ce qui représente la diversité croissante en matière de santé maternelle. En outre, le fardeau de la mauvaise santé maternelle est loin d’être réparti équitablement, ce qui indique une divergence croissante. Comme l’a indiqué Clara Calvert, Professeur adjoint à « London School of Hygiene and Tropical Medicine » (Ecole d’hygiène et de médecine tropicale de Londres), à partir de 2013, le taux de mortalité maternelle (MMR) pour les 10 pays ayant les taux les plus élevés est de 200 fois supérieur au ratio pour les 10 pays avec les MMR les plus bas. Pour améliorer la santé maternelle pour chaque femme partout dans le monde, nous devons aborder la gamme des causes sous-jacentes de morbidité et mortalité maternelles (diversité) ainsi que les disparités entre les populations (divergence).
Atteindre les femmes vulnérables dans tous les contextes.
L’une des principales sorties de la série, c’est le cadre « trop peu, trop tard et beaucoup trop, trop tôt», qui décrit deux extrêmes de la santé maternelle : «Trop peu, trop tard» signifie absence, retard ou insuffisance de soins souvent liés à l’insuffisance des ressources telles que le personnel, les équipements, les médicaments ou la formation ; «Beaucoup trop, trop tôt» représente la médicalisation de la grossesse et de l’accouchement, ce qui entraîne souvent des interventions inutiles. Comme l’ont expliqué Suellen Miller, Directeur du « Safe Motherhood Program » (programme Maternité sans risque) et Professeur au Département d’obstétrique, de gynécologie et de sciences de la santé de la reprodcution de l’Université de Californie, à San Francisco, l’on associe souvent les soins de santé maternelle «trop peu, trop tard» avec les milieux à faible revenu, mais les femmes dans tous les milieux peuvent recevoir des soins inadéquats. Comme Suellen l’a souligné,
«Les femmes vulnérables existent dans tous les pays … Nous pensons que « trop peu, trop tard » existe également dans les pays à revenu élevé, les pays à revenu intermédiaire et partout où il y a la diversité, des femmes vulnérables ou des populations marginalisées ».
De même, bien que la pratique de « Beaucoup trop, trop tôt» soit considérée comme une question dans les zones à revenu élevé, la surmédicalisation de l’accouchement est également un problème grandissant dans les pays à revenu intermédiaire. En fait, l’on trouve les taux de césarienne les plus élevés au monde en République dominicaine (58,9%), suivi du Brésil (56,7%) et de l’Égypte (51,8%).
Prioriser la qualité, l’équité, la détermination, le financement et les données locales.
Comme l’a expliqué Marge Koblinsky, Consultante indépendante en santé maternelle et infantile, la communauté mondiale de la santé maternelle doit se réunir pour répondre à l’appel à l’action de la série. Cela consiste à assurer des soins de maternité de haute qualité, promouvoir l’équité grâce à une couverture sanitaire universelle des services de santé maternelle, renforcer les systèmes de santé, garantir un financement durable lié à la santé maternelle et périnatale et accroître l’accessibilité et l’utilisation des données locales. Comme l’a souligné Laurel Hatt, Responsable de la finance en matière de santé à Abt Associates, « Nous devons déplacer le paradigme et nous concentrer sur la manière dont une meilleure qualité favorise une meilleure efficacité ; le plus gros gaspillage d’argent c’est le fait d’investir dans la mauvaise qualité. »
Participez davantage au niveau local.
Selon Kathleen Hill, Responsable de la Santé Maternelle et du Programme de survie maternelle de l’enfant, « Si nous voulons un système qui offre des soins adéquats à chaque femme tout le temps, [nous devons prioriser] la performance d’un système local». Bien que l’accent soit mise sur les cibles et les paramètres liées à la santé maternelle mondiale sont énormément importantes, nous ne pouvons pas négliger les acteurs locaux sur le terrain. Nous devons travailler avec les prestataires au niveau du district et de la communauté et élaborer des stratégies pour améliorer l’adhésion aux lignes directrices fondées sur des données probantes et mesurer les progrès dans des contextes appropriés.
Mettre les femmes au centre de leurs propres soins.
L’amélioration de la santé maternelle commence par le fait d’écouter les femmes recevant des soins. Comme l’a conseillé Elena Ateva, conseillère en politiques de la santé maternelle et néonatale et en plaidoyer à l’Alliance White Ribbon, nous devons demander aux femmes comment elles éprouvent les soins et ce qu’elles recommanderaient pour des améliorations. Selon Elena : « Lorsque nous faisons cela, la chose la plus étonnante se produira – ces femmes deviennent leurs propres défenseurs ! » Elena a relayé des histoires de femmes confrontées à des défis tels que le manque de confidentialité et d’accessibilité, lorsqu’elle offrait des services de santé en Ouganda. Comme l’a déclaré Elena, « les voix des femmes, des familles et des communautés doivent être le point de départ, et non la réflexion ultérieure, lorsque nous accordons la priorité aux efforts au niveau local ou national ».
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