Initialement publié le 17 octobre 2015 sur le Blog de MHTF.
La Conférence mondiale sur la santé maternelle et néonatale (GMNHC) est une occasion formidable pour nous tous de partager nos expériences et nos intérêts à travers trois thèmes de conférence – intégration, équité et qualité des soins. Compte tenu des objectifs du Projet Fistula Care Plus soutenu par l’USAID, j’espère que la conférence fournira une tribune pour faire état des progrès tangibles accomplis en matière d’intégration et d’équité.
Tout d’abord, l’intégration est urgente en matière de prévention et de prise en charge de la morbidité maternelle. Pour les femmes vivant dans les zones rurales, pauvres et difficiles à atteindre, il est impératif de maximiser l’utilité de chaque rencontre. Pour les femmes qui ont subi un travail prolongé/dystocique et ont accouché dans un établissement, la période post-partum représente une occasion cruciale pour prévenir, dépister et traiter des problèmes multiples graves, y compris la fistule obstétricale et la septicémie. J’epère que la Conférence mondiale sur la santé maternelle et néonatale permettra à ceux d’entre nous qui travaillent séparément sur des morbidités maternelles spécifiques d’avoir la possibilité de nous rassembler pour envisager des ensembles de directives intégrées, des aide-mémoires et d’autres outils afin d’aider les prestataires de soins à dispenser les meilleurs soins possibles pour les femmes qui ont été confrontées au travail prolongé/dystocique.
De même, les femmes vivant dans des milieux à faibles revenus sont également vulnérables face à de graves impacts sur la qualité de vie causés par d’autres morbidités liées à l’accouchement, comme le prolapsus d’organe pelvien (POP). Bien que le POP puisse être évalué et traité dans des milieux à hauts revenus, dans les contextes plus pauvres, les femmes peuvent vivre de nombreuses années avec de graves POP non traités, ce qui implique de lourdes conséquences pour leur santé, leur bien-être et leur rôle au sein de la société. La Conférence mondiale sur la santé maternelle et néonatale est une occasion unique pour les prestataires et programmateurs de définir des stratégies concernant les plateformes des services de santé qui peuvent traiter ces morbidités de manière exhaustive, en exploitant au mieux les ressources les plus précieuses et les plus limitées telles que les salles d’opération et les chirurgiens qualifies.
Une telle intégration pour des soins complets permet également de promouvoir l’équité dans les services de santé maternelle. FC+ a récemment mené une enquête auprès des chirurgiens des établissements de santé où nous soutenons des chirurgies réparatrices de la fistule, afin de déterminer leur intérêt pour l’intégration des services de fistule et de POP. Les personnes interrogées ont identifié des défis importants en matière d’intégration, notamment celui de faire en sorte que les femmes atteintes de fistule, qui ont tendance à être les plus pauvres et vulnérables, ne soient pas « exclues » de la prestation de soins intégrés. Néanmoins, la quasi-totalité d’entre eux ont fait part de leur intérêt et de leur capacité à intégrer ces services. Comme l’a fait remarquer avec éloquence un chirurgien du Nigeria, une telle intégration permettra de dispenser « des soins maternels globaux [sans]discrimination. »
Je garderai la vision « des soins maternels globaux » de ce chirurgien à l’esprit lors de la Conférence mondiale sur la santé maternelle et néonatale. Lors de la conférence, j’espère que les collègues de tous les coins de la communauté de la santé maternelle réfléchiront de manière créative sur les opportunités de développer l’intégration et l’équité dans les services afin de prévenir et traiter les morbidités maternelles – que ce soit par le biais d’une sensibilisation et d’une mobilisation communautaire conjointe, des formations collaboratives des prestataires ou par la colocation réelle des services cliniques.
Photo: «Africa Partnerships Hamlin Fistula 5» © 2009 Lucy Perry/Hamlin Fistula Relief et Aid Fund Australia, utilisée sous une licence d’attribution Creative Commons: http://creativecommons.org/licenses/by/2.0