Airati habite dans l’ouest de l’Ouganda et est mère de cinq enfants. Elle termine le cycle de l’enseignement primaire étant encore jeune femme mais, avec l’épuisement de l’argent pour les frais scolaires, elle décide de rejoindre une tante pour travailler dans un restaurant tenue par la famille. A l’âge de 17 ans, elle rencontre un homme avec lequel elle se marie. La même année, elle tombe enceinte. Quand le moment de l’accouchement est arrivé, Airati se rend à une clinique très proche où elle avait suivi ses consultations et soins prénatals. Elle bénéficie de toute l’attention de l’infirmière de la clinique mais, un jour après, son mari décide de la transférer à un hôpital local. Airati est admise et elle met au monde un bébé qui ne vivra que pendant 30 minutes.
Après l’accouchement, Airati ressent des douleurs au niveau de la partie supérieure de sa jambe droite e ne peut marcher sans aide. Pour se déplacer elle s’appuie sur les infirmières et son mari. Elle est placé sur un lit de repos, et découvre le jour suivant de l’urine sous le lit. Un médecin lui place une sonde pendant une semaine et quand elle a été libérée de l’hôpital il n’y avait plus de fuite d’urines. Malheureusement, au moment où elle arrive à la maison le lendemain, la fuite d’urine avait encore repris.
Airati reste à la maison avec son problème. Elle tombe en grossesse mais fait une fausse couche après cinq mois. Elle repart à l’hôpital local mais on lui fait comprendre qu’on ne pouvait rien faire pour arrêter ses fuites d’urine. Une autre année passe et Airati devient de nouveau enceinte. Elle entre en travail pendant qu’elle rendait visite à sa sœur. Elle accouche normalement d’une fille qui s’appellera Anna.
Airati repart chez son mari après l’accouchement mais les urines fuient toujours. Pour venir à bout de son mal et maîtriser la fuite d’urine, elle s’efforce de boire aussi peu que possible. Pendant que ses urines s’écoulent, son mari reste toujours compréhensif et les sœurs et parents de celui-ci serviables et sympathiques. Airati contracte quatre autres grossesses, donnant naissance à Hope, Ivan, Doreen et Julius. Ayant déjà cinq enfants, Airati ne veut plus tomber de nouveau enceinte mais son mari désire avoir encore plus d’enfants. Alors, son mari la quitte, elle et ses enfants et épouse une autre femme. Seule et avec peu de chance, Airati s’engage dans des travaux agricoles pour réunir les frais de scolarité de ses enfants et elle ouvre un petit commerce à côté de son domicile pour se faire de l’argent.
En 2007, Airati va s’installer auprès de sa sœur. Une de ses tantes lui parle de l’Hôpital Kitovu et des services de réparation de fistule y offerts. Sa tante lui donne de l’argent pour son transport. Après sept heures de route, Airati est admise à l’hôpital et opérée en juillet 2008. Airati ne pouvait imaginer qu’on s’occuperait de son problème si vite. A l’avenir, Airati fait savoir qu’elle « dira aux autres les dangers qu’entraîne la grossesse précoce.» A l’heure actuelle, après 20 ans de fuite d’urine, Airati est guérie et elle espère qu’après avoir totalement récupéré, elle pourra travailler pour gagner de l’argent et envoyer ses enfants à l’école.