A en juger par la façon dont Halima travaille avec beaucoup d’assurance dans une salle d’accouchement à l’Hôpital Al-Fasher du Darfur, un observateur ne pourrait jamais imaginer le long parcours fait par cette ancienne patiente de fistule. Devenue sage-femme de village qualifiée, Halima, âgée de 25 ans, assiste les accouchements en sauvant les vies des mères et des bébés et en leur fournissant un soutient psychologique précieux.
L’empathie de Halima provient de sa propre expérience de survivante de fistule. Halima a surmonté la mort de ses d’eux enfants, l’abandon par son mari et des lésions liées à l’accouchement pour devenir une professionnelles de santé fiable. Elle dit : «Mon traitement et ma formation m’ont donné une nouvelle vie, une vie pleine d’espérance.»
La première grossesse de Halima a pris fin dans la tragédie. Vivant dans les régions montagneuses éloignées de Marra dans le Darfur ravagé par la guerre, elle voit sont enfant mourir durant l’accouchement. «Le voyage de mon village à l’hôpital dure toute une journée de marche ou à dos d’âne,» confie-t-elle. Elle développe une fistule par suite du travail prolongé. Même dans cet état, elle tombe de nouveau enceinte. Un autre travail difficile résulte en un mort-né et en une seconde fistule. Peu de temps après, le mari de Halima divorce d’avec elle.
Halima est référée à l’Hôpital Al- Fasher du Darfur, une structure sanitaire qui, dans le cadre de son programme de réparation et de prévention de la fistule, avait reçu auparavant la formation et le financement de la part d’EngenderHealth. Deux opérations chirurgicales étaient nécessaires pour la réparation des fistules de Halima. Par gratitude elle se porte volontaire à l’hôpital, traduisant du Fur (sa langue maternelle) vers l’Arabe, une tâche essentielle dans le Darfur de la diversité.
Les médecins se rendent vite compte de la compétence extraordinaire dont Halima fait preuve pour identifier les complications à la naissance et les problèmes des patientes qui arrivent, ainsi que de la minutie avec laquelle elle exécute la tâche combien importante de surveillance des sondes placées pour les femmes en processus de rétablissement après la chirurgie réparatrice de fistules. Peut-être, ce qui est encore plus précieux c’est le counseling qu’elle donne pour remonter le moral et vaincre les émotions des patientes soufrant de fistules, partageant avec elle son expérience de la guérison et de regain d’espoir.
Détectant son potentiel en tant que prestataire de soins de santé, les médecins inscrivent Halima à l’Ecole des Sages-Femmes d’Al- Fasher. Douze mois plus tard, Halima passe l’examen de sortie et se classe troisième sur 85 de sa classe et devient sage-femme de village. Elle a depuis assisté, à travers le Darfur, plus de 60 femmes pendant leur accouchement.
En s’occupant des patientes et en fournissant de l’aide dans la traduction, Halima a fini par conquérir l’affection et l’administration du personnel de l’hôpital, des malades et de la communauté. Emotionnellement et physiquement guérie, Halima est devenu sage-femme valable. Son travail, dit-elle, est sa vie. «Tout ce qui m’importe est d’aider mes semblables femmes et leurs enfants pour ne pas qu’ils connaissent les souffrances qu’endurent beaucoup d’autres.»